L’Office Parlementaire d’Évaluation des Choix Scientifiques et Technologiques (OPECST), dont je suis le vice-président, a auditionné, hier, la Commission Nationale d’Évaluation des recherches et Etudes relatives à la gestion des matières et des déchets radioactifs (CNE 2) sur le projet de stockage de déchets radioactifs à Bure. Car que l’on soit pour ou contre le nucléaire, il faut traiter le problème des déchets et s’assurer de l’absence de danger pour le public. Pour cela, il est nécessaire d’installer un dialogue confiant et durable avec la société.
Ainsi, la CNE a notamment apporté quelques conclusions dans le cadre de ce débat :
– La France, la Finlande et la Suède sont en avance sur le sujet. Il y aura un problème pour l’Allemagne si elle ne prend pas de décision. Les Verts allemands sont d’ailleurs favorables au stockage souterrain irréversible.- Le site de Bure (Meuse/Haute-Marne) est excellent au niveau géologique et possède de réelles qualités de confinement. Le confinement en profondeur du combustible usé vitrifié dans des colis métalliques est une solution sûre. L’argile, à 500m de profondeur, assure la conservation et l’emprisonnement de ces déchets pour plusieurs dizaines de milliers d’années.
– La réversibilité (possibilité de reprendre les colis) est assurée pour au moins 100 ans.- La demande d’EELV d’entreposage de longue durée au pied des centrales n’est pas une solution satisfaisante. Fukushima l’a prouvé avec notamment de gros dégâts environnementaux dus à cet entreposage. Les géologues japonais avaient pointés le risque de tsunami et ses conséquences, mais ils n’ont pas été écoutés. « En matière de radioactivité, la surface n’est pas un endroit de stockage rassurant » a d’ailleurs précisé la CNE.Je sais que le sujet fait débat et j’aimerais avoir votre avis sur ces conclusions émises par les meilleurs experts afin de voir si la perception de la société est la même sur ce sujet. N’hésitez donc pas à laisser des commentaires à ce message.Sur la photo, l’OPECST au travail (vous reconnaitrez, entre autres, Denis Baupin, Bruno Sido et Jean-Yves Le Déaut, à gauche en cravate violette et caché par le micro).
Jean-Yves Le Déaut.